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Laurence Garnier Sénatrice Loire Atlantique
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TRACE / ZAN : que retenir des dernières actualités ?

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    Laurence Garnier
  • 20 mars
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 28 mars

La loi Climat-résilience a fixé un double objectif national, quantitatif et temporel, de baisse du rythme des consommations foncières : la réduction de moitié du rythme d'artificialisation des sols durant la période 2021-2031 par rapport à la décennie précédente et l'atteinte en 2050 d'une absence d'artificialisation nette, dite "zéro artificialisation nette": ZAN. Malgré les assouplissements apportés par la loi ZAN 2 d’initiative sénatoriale adoptée le 20 juillet 2023, des difficultés et blocages persistent dans de nombreux territoires, notamment ruraux.

 

La proposition de loi TRACE adoptée le 18 mars 2025 au Sénat doit permettre d’instaurer une trajectoire de réduction de l'artificialisation concertée avec les élus locaux à un rythme compatible avec l'ensemble des stratégies favorisant la transition écologique en France.


Concrètement, les dispositions de ce texte ont le triple objectif de : 


  1. Simplifier les modalités de comptabilisation de l'artificialisation

  2. Assouplir la trajectoire de réduction pour l'horizon 2021-2031

  3. Inverser la logique de territorialisation des objectifs, en partant des besoins et projets des collectivités locales, sans toutefois toucher à l'objectif final fixé par la loi Climat-résilience à l'horizon 2050.

 

La proposition de loi prévoit ainsi :


— de pérenniser la mesure de l'artificialisation par le décompte de la consommation d'espaces agricoles, naturels et forestiers (Enaf), comme c'est actuellement le cas jusqu'en 2031. Ce mode de comptabilisation, connu et compris des élus locaux, permet aux collectivités de mieux piloter leur artificialisation à travers leurs documents d'urbanisme et de faciliter le suivi des consommations foncières ;

 

d’abroger l'objectif intermédiaire de réduction de moitié de l'artificialisation à l'échelle nationale sur la décennie 2021-2031 par rapport à la décennie précédente;

 

de repousser les dates butoirs avant lesquelles doit intervenir la modification des documents régionaux de planification et des documents d'urbanisme afin d'y inclure les objectifs de réduction de l'artificialisation des sols fixés par la loi Climat-résilience à respectivement 2026 pour les documents régionaux, 2031 pour les SCoT et 2036 pour les PLU(i) et cartes communales, afin de permettre aux collectivités de mieux anticiper la baisse de leurs possibilités d'artificialisation ;

 

d’exclure et ne plus mutualiser des projets d'envergure nationale et européenne ("PENE") au sein des enveloppes de consommation d'Enaf fixées aux niveaux régionaux et locaux, assurant ainsi que ces dernières ne seront pas grevées par des projets ne relevant pas de l'initiative de la région ou des collectivités locales, et imposer à l’Etat une diminution progressive de l’artificialisation induite par les PENE dont il assure la maîtrise d’ouvrage ;

 

— de remplacer les conférences régionales de gouvernance de la politique de réduction de l'artificialisation des sols par des conférences élargies représentant l’ensemble des communes du ressort régional et leur confier un pouvoir décisionnel.


Au cours de l’élaboration du texte le Sénat a enrichi cette proposition pour :


— permettre aux régions, en vue d’atteindre l’objectif national d’absence nette de consommation d’espaces agricoles, naturels et forestiers en 2050, de fixer leur propre trajectoire et leurs propres objectifs intermédiaires chiffrés de réduction de la consommation d’espaces agricoles, naturels et forestiers, avec un premier jalon intermédiaire fixé à 2034 ;

 

renforcer le poids des élus locaux dans les conférences régionales de gouvernance de la sobriété foncière et leur donner le pouvoir de contraindre la région à reconsidérer ses objectifs de réduction de l’artificialisation ;

 

exempter du décompte de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers (Enaf) jusqu’en 2036 les implantations industrielles ainsi que leurs raccordements au réseau électriques, les infrastructures de production d’énergie renouvelable et les constructions de logement social, dans les communes carencées au titre de la loi “SRU” et les infrastructures liées aux réseaux publics d’eau et d’assainissement,  tout en confirmant l’exemption du décompte pour les PENE, et permettre que certains aménagements connexes aux PENE (logements, infrastructures de raccordement…) puissent également bénéficier de la qualification de PENE ;

 

  • Les implantations industrielles, y compris leurs raccordements électriques ;

  • Les logements sociaux des communes carencées au titre de la loi SRU ;

  • Les implantations d’énergies renouvelables (y compris d’hydrogène renouvelable et bas-carbone) ;

  • Les postes électriques de tension supérieure à 63kv ;

  • Les constructions nécessaires aux services publics d’eau et d’assainissement ;

  • Sécurisation des « coups-partis », soit la consommation d’ENAF résultant de constructions réalisées dans le cadre des ZAC autorisées avant 2021. Ces constructions seront imputées sur la période 2011-2021 et non 2021-2031

 

— préciser que les dispositions relatives à l’artificialisation des sols figurant dans les documents régionaux ne s’appliqueront plus aux documents d’urbanisme que dans un rapport de prise en compte ;

 

prévoir un dépassement de droit de 20 % des enveloppes foncières locales et une bonification de ces dernières en cas de requalification de friches, y compris de bâtiments agricoles amiantés ;  Droit supplémentaire à construire de 0,5 ha pour chaque hectare de friche.

 

Possibilité de mutualiser à l’échelle intercommunale le « droit à l’hectare » des communes, avec leur accord, totalement ou partiellement, et à tout moment , afin d’éviter les phénomènes de gel de foncier.


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